Lors de la crise du coronavirus en avril 2020, le réseau des makers français à organiser l’approvisionnement, la production et la logistique de plus de 250 000 visières, ainsi que le développement de plus de 20 versions visant à optimiser les temps de production et le coût matière… En 10 jours et en ne reposant sur aucune base industrielle. Comment ?

Ces chiffres ne sont qu’un exemple partiel des nombreuses actions misent en oeuvre (création de masque sur-mesures, tire-portes, etc.). Elle démontre l’émergence et la confirmation d’une évolution (révolution) culturelle et industrielle, grâce à sa capacité à collaborer et produire différemment à un échelle locale pour répondre à une demande globale… mais pas seulement.
Il y a des gens qui produisent une centaine de visières par jour et qui vivent dans un village de 700 habitants. La ruralité n’est pas du tout un frein

Volny Fages, ENS Paris-Saclay pour LeMonde

Quels est la définition de la culture maker ?

La culture maker est issus de l’hybridation de la culture numérique open source et des savoir-faire artisanaux traditionnels.

La culture maker est un phénomène mondial qui brouille les frontières entre loisirs et travail, non marchand et marchand, local et global… Elle est le catalyseur d’une transformation qui bouscule peu à peu la consommation et les usages. Elle se caractérise par sa flexibilité hors normes, orienté vers la transformations et le numérique, ainsi que par sa réactivité, sa créativité, son agilité et sa solidarité.

Elle prend vie dans les espaces collaboratifs, dont le plus connu est le fablab : un atelier de fabrication qui répond à une charte élaborée par MIT (Massachussets Institute of Technology), qui offre un accès à des machines (imprimante 3D, découpeuse laser, etc.). Tous ces lieux d’expression et de production font partie de réseaux nationaux et internationaux où l’échange est une pratique courante et promu.

Quels sont les piliers de la culture maker ?

Le mouvement des makers repose sur 3 piliers importants

Learn : Le test-and-learn. Le mouvement maker promeut un apprentissage informel ou formel (via des tutoriels, sites, videos, etc.). La culture maker possède une communauté importante et solidaire. Elle alimente de nombreux blogs, lieux, revues et événements. 

Make : Le prototypage rapide et le retour au Faire. Aux antipodes des méthodes de développement traditionnelles, le mouvement maker encourage le retour au « faire », l’expérimentation et le prototypage des idées et des produits. Les itérations sont rapides et courtes.

Share : Le partage du savoir et des compétences. C’est un héritage de la culture open source. Sous forme formel, informel, en présentiel, à distance, entre paire ou entre fablab, le partage est multiforme et pluridisciplinaire. Il laisse une place à la création d’initiative et à la propriété intellectuelle.

Ces trois grands piliers se rapproche des pratiques initiatiques des sociétés anciennes (Grec, Sibérie, Égypte, etc.), ainsi que de l’organisation des guildes de métiers et de l’éducation populaire plus moderne.

Vous vous demandez quels sont les origines du mouvement, sa représentation en France, ses intérêts et les différentes formes ? Découvrez-en plus dans notre module spécifique.